Va jouer dehors!?
Avec le printemps à nos portes, on se retrouve en dilemme, à savoir : “devrait-on sortir notre vélo au détriment de le salir, ou plutôt, endurer encore quelques semaines d’entraînement confiné”? Quoi de mieux que de départager les pour et contre des deux options!
L’aspect psychologique (pour)
Les questions à se poser :
Zwift occupe ton attention, mais t’as quand même l’impression que le temps ralentit lorsque t’es en selle?
Tu te trouves des excuses pour faire d’autres sports ou “skipper” tes séances prévues?
Ou pire, t’as un petit haut-le-coeur à chaque fois que tu regardes ta base d’entraînement?
Si t’as répondu oui à une ou plusieurs de ces questions, c’est probablement parce que t’as oublié à quel point c’est l’fun rouler à l’extérieur! Avant de t’écoeurer du vélo, écoute ta tête et opte pour ce qui te fait plaisir!
L’aspect psychologique (contre)
Les questions à se poser :
Tu prends encore autant de plaisir à rouler sur ton trainer qu’il y a 3-4 mois?
Être sur ton vélo (à l’intérieur) t’apporte autant de satisfaction que d’y être, à l’extérieur?
T’es plus excité par ton prochain événement Zwift que par le vent frais sur ton visage?
Tu conserves tes abonnements aux plateformes virtuelles, et ce, à longueur d’année?
Si t’as répondu oui à une ou plusieurs de ces questions, je te lève mon chapeau, car tu résisterais probablement plus longtemps que la moyenne des gens aux techniques interrogatoires de la CIA. Blague à part, continue à t’entraîner ainsi si ça fonctionne pour toi, mais n’oublie pas que pour être à l’aise à manoeuvrer ton vélo, ça demande de l’entraînement spécifique, que tu n’auras malheureusement pas à l’intérieur.
L’aspect psychologique (Meilleur des deux mondes)
Les questions à se poser :
Tu vas rouler une heure à l’extérieur, mais ça va t’en prendre autant pour laver ton vélo après?
T’as l’impression de perdre ton temps par rapport à ce que tu pourrais faire à l’intérieur pour la même durée?
Ce sont deux points très valables et qui peuvent amener une forme d’anxiété. Voici comment les aborder :
Si tu peux te le permettre, prends le vélo qui te fait le moins mal au coeur lorsque tu passes dans des flaques d’eau salée!
T’iras moins vite (mais quand même plus vite que dans ton salon) et tu pourras apprécier l’expérience sans penser aux nouveaux “bearings” que tu viens d’installer.
Aussi, si ça te “stress” d’aller moins vite, gardes en tête qu’à durée + intensité égale, les bénéfices d’amélioration sont les mêmes, que tu fasses 100 ou 75km.
Priorise les sorties plus longues à l’extérieur (et que t’aurais jamais fait à l’intérieur, de toute façon)
Une belle sortie de 3-5 heures @ intensité aérobique modérée (Z2), pour te mettre un gros sourire dans la face, tout en retirant des adaptations essentielles… Ça fait oublier les 30 minutes que tu passeras à nettoyer ta transmission en fin de sortie!
Si tu peux te le permettre, garde ta monture de rêve (et propre) sur ton trainer, afin d’y réaliser les entraînements courts et de qualité (Z4-5-6)
Idéal si t’as moins de 60-90 minutes et que tu peux uniquement rouler les soirs de semaine!
L’aspect physique (pour)
Si à travers les derniers mois, t’as parfois eu l’impression que de rouler à l’intérieur est vraiment moins confortable qu’à l’extérieur, voici pourquoi t’as probablement raison :
À moins de t’entraîner sur des rouleaux ou sur un trainer avec plateforme flexible, la majorité des “setup” intérieurs font en sorte que le vélo est “fixe”, donc que les légers mouvements du bassin causent de la friction au niveau de l’appui des ischions.
À l’extérieur, le vélo bouge en concordance avec les mouvements du bassin (et du corps en entier)
Afin de recréer une ventilation similaire à celle obtenue à l’extérieur, ça te prend des méchants gros ventilateurs, qui crachent du 25-40 km/h d’air sur l’ensemble de ton corps (selon la vitesse à laquelle tu roules). À l’intérieur, l’humidité au niveau du chamois peut avoir de la difficulté à s’évaporer, ce qui peut expliquer pourquoi un cuissard / bib confortable en situation extérieure est intolérable après 90-120 minutes de trainer.
En situation extérieure, à moins de rouler à 30 celcius + humidex élevé, c’est assez rare d’avoir son cuissard / bib tout trempé en fin de sortie, variable qui agrémente le confort sur les sorties, et ce, peu importe la durée.
Même si on finit par s’y faire, c’est moins “naturel” de se mettre en danseuse, ou encore moins “sprinter”, en situation intérieure.
En situation extérieure, ce n’est pas tant qu’on se lève pour “changer le mal de place”, mais plutôt pour optimiser nos mouvements (selon le terrain, l’effort à générer, la présence d’accélérations, de virages, etc.). Au final, on passe davantage de temps sur les pédales et ça peut en partie expliquer pourquoi le confort est accru. À l’inverse, ça peut aussi expliquer, pour certains cyclistes, la présence d’inconfort sur les routes “plates et en ligne droite” où on peut consacrer un temps prolongé dans la même position (similaire au trainer).
Points à considérer, si tu décides de sortir :
Prends ton vélo de ville (ou 2e vélo) + installe tes pédales de routes + assure-toi que ton fit est similaire (hauteur de selle / reach).
Garde en tête qu’il faudra que tu lui donnes un peu d’amour, tout de même, après ta sortie. Le sel, le calcium et le sable sont corrosifs et usent prématurément tes composantes (chaîne, cassette, roulements).
Applique amplement de lubrifiant aux endroits appropriés et essuie l’excédent avec un chiffon (pour ne pas que le sel / calcium / sable s’agglutinent sur les composantes)
Habille-toi en conséquence (on veut que ça respire!!). Comme à l’intérieur (si ton “setup” de ventilation est optimal), tu ne devrais pas avoir la sensation de cumuler de la sueur entre la peau et tes vêtements. Ça te demandera toutefois de bien choisir les vêtements en conséquence :
couvre-chaussures (Un must!)
couvre-oreille / tuque mince
couches thermales VS manteau non respirant
Le plus important (pour) :
Fais toi plaisir, avant toutes choses!
